Allez France, le talent fou. Partie 2.

Publié par And They're Off sur 31 Juillet 2012, 13:39pm

Allez France, le talent fou. Partie 2.

Alors âgée de quatre ans, Allez France change d'entraîneur. Angel Penna remplace Albert Klimscha. On ne veut plus la voir perdre.

La pouliche remporte coup sur coup le prix d'Harcourt, le prix Ganay, le prix d'Ispahan et le prix Foy. Ses concurrents ne peuvent que la laisser passer : Allez France étale sa suprématie.

Pour sa rentrée dans le prix d'Harcourt, Allez France est heureuse : elle retrouve les courses et ses grandes clameurs. Yves Saint-Martin la laisse alors prendre les devants. Pour la première fois, la pouliche mène le peloton. Elle est joyeuse. Daniel Wildenstein pleure déjà, maudit son jockey. Mais Allez France remporte la course de cinq longueurs.

Dans le prix d'Ispahan, Allez France se montre irréelle. Dernière à la sortie du tournant final, elle s'équilibre et se cadence. Les autres sont déjà lancés à fond. S'en suit une remontée incroyable. La plus rapide des lignes droites que Longchamp ait connu. ( Il faudra attendre trente-quatre ans pour qu'une pouliche réalise le même exploit, de manière encore plus aérienne toutefois et réalisant une carrière aussi féérique ). Foulées après foulées, Allez France s'étend. Le sol lui brûle les sabots. Yves Saint-Martin accompagne son amour jusqu'au poteau.

L'Arc. Nouveau rendez-vous avec l'histoire. La France est là, pour elle. Et elle, est là pour la France.
Allez France est prête à en découdre. Son jockey encore plus. Yves Saint-Martin a la hanche fracturée. Quelques jours plus tôt, Native Friend avait malencontreusement glissé dans le rond de Maisons-Laffite, écrasant son jockey. Mais Yves Saint-Martin se bat. Allez France ne peut gagner l'Arc sans son fidèle cavalier. Cette victoire, ils en rêvent tous. Mais Yves, plus que les autres.

Par miracle, Yves Saint-Martin peut tenir debout. Bourré d'anti-douleur, il chevauche sa princesse. Les chevaux s'élancent.
Allez France est calme. Son jockey fou concentré.
C'est alors qu'un cheval concurrent se met à paniquer, l'atmosphère exceptionnel de l'Arc avait eu raison de lui. Son jockey ne le contrôle plus, il pousse Allez France.
La pouliche voit alors devant elle la longue piste verte se dessiner, et tout au bout, les tribunes envahis. Elle prit le mors et enclencha. Le dernier tournant n'était même pas encore engagé.
Jamais un cheval n'eut tenter sa chance d'aussi loin.
Allez France allait devoir tenter l'impossible.
Yves Saint-Martin ne peut plus rien faire. Il soutient sa jument, l'isole du reste du monde en faisant communion avec elle. Elle et lui, tout simplement. Pas une seule fois il ne se retournera. Comtesse de Loir a beau revenir deux fois plus vite qu'elle, arrivant de nul part, acharnée sous les coups de son jockey, Allez France ne la verra jamais. la comtesse était arrivée à une tête de la championne baie.

S'en suit le plus lourd silence que Longchamp ait connu. Déchiré pratiquement aussitôt par des cris de joie. Allez France avait été officiellement annoncée vainqueur.

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En 1975, Allez France revient pour une ultime saison. Elle remporte le prix Ganay ; échoue sans raison, troisième, dans l'Ispahan ; sort vainqueur du prix Foy et du prix Dollar et échoue face à Rose Bowl dans les Champion Stakes.
Elle ne pourra faire mieux que cinquième.
Star Appeal remporta là alors un tout premier Arc germanique. Le cheval transperça le peloton, accélérant foudroiement. Un rush incroyable. Allez France passait la main.

It's Gino.

Allez France, le talent fou. Partie 1.

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