« À quoi s'accroche-t-on, lorsqu'on est au plus fond ? »
Elle aurait pu écrire tant de choses entre les lignes de ses cahiers d'école. Elle aurait pu l'écrire, cette phrase. Elle en a écrit tellement. Le besoin d'expulser, une haine de son propre malheur, une haine de soi-même, et la souffrance de ne jamais pouvoir se l'expliquer.
Elle s'est renfermée. Elle s'est faite oublier. Rejetée, insignifiante. Et pourtant elle criait.
Un cri qui, depuis, ne s'est jamais étouffé.
Les bras en sang, le sillon des larmes creusé à même la joue, elle criait.
Elle n'imaginait pas son avenir. Elle tentait d'exister. D'oublier. Les échecs... car elle ne savait qu'abandonner.
Il était accroché à son mollet, son gros boulet noir.
Plus lourd que l'attraction terrestre.
Plus assommant que l'immensité cosmique.
Fermé à double tour autour de la jambe, démuni de serrure, interdisant tout futur.
Parfois si lourd, qu'elle ne ressentait plus rien.
Elle était jeune, elle aurait dû être insouciante.
Profiter, expérimenter, sans complexe.
Avoir des amis.
Il ne partageait pas, son gros boulet noir.
S'amuser...
Mais le seul monde qui rassure est dans la tête. Et tout espoir de vivre se trouve aspiré par l'encre noire.
Et puis il est arrivé.
Son confident, qu'elle priait tant, battant la pelouse, contournant la corde blanche, le visage masqué, l’œil furtif et pénétrant. Le rythme, la levée des genoux, le martellement, le poitrail bombé, l'alezan aux mille reflets. Le souffle, la force, l'acharnement, l'anonymat, et la défaite. L'échec, les manches retroussées.
... La suite est à découvrir dans le magazine HippiK n°60 ! :)